dimanche 5 mars 2017

Exploration au COEUR d'ORION



Article inspiré par une publication de Bob King datant du 1 février 2017 sur le site de Sky and Telescope. USA

Crédit SAPCB
Au Cœur de la Grande Nébuleuse de Orion -Messier 42-, se cache un monde d'une beauté extraordinaire et fascinante quel que soit le diamètre de l'instrument utilisé pour l'observation.
Bien entendu, lorsque l'on regarde cette zone du ciel au travers un instrument de ''gros diamètre'' (supérieur à 300 mm), il y a vraiment de quoi perdre la tête devant la richesse des détails visibles !

Pour cette observation de haut vol mais facilement accessible, il est nécessaire de choisir avec soin la période de visibilité, le télescope ou la lunette, le grossissement et la technique d'observation.
En résumé : mettre toutes les chances de son côté !

L'observation en détail de la zone centrale de la grande nébuleuse d'Orion (comme d'autres objets du ciel profond dits ''faciles'') demande à ce que l'on y consacre du temps. Et pas comme parfois, un simple coup d’œil rapide de quelques courtes minutes dans le cas d'objets du ciel trop connus...

C'est seulement à ce prix, si vous avez de la chance de disposer d'une nuit longue d'hiver bien claire et stable (sans trop de turbulences), cette magnifique Grande Nébuleuse située à 1344 années-lumières et âgée de seulement 3 Millions d'années montrera son vrai visage agité par de puissants vents interstellaires.

La zone centrale de  Messier 42 dévoile un tout autre visage à un grossissement de 200x et plus. Les parties sombres et claires du cœur de la nébuleuse sont très tourmentées. Cela est particulièrement visible dans la partie très sombre qui semble s'avancer sur le Trapèze. Avec un grossissement de 350x et une observation très attentive, ce nuage de poussière très sombre donne l'impression d'être en lambeaux et contraste de façon très importante avec les parties très lumineuses et magnifiquement riches en détail donnant une saisissante  impression de relief 3D.

Lors de nuits stables, les quatre étoiles brillantes figurant la forme trapézoïde caractéristique du Trapèze sont parfaitement séparées. Un instrument de 150 mm dès 125 x ou plus permet de voir les étoiles faibles composantes notés E et F, transformant le quadruplet en sextuplet. Les composantes A et B sont des binaires à éclipse : V1016 Ori varie de Mag. 6.7 à 7.7 sur une période de 65 jours et BM Ori varie de Mag. 7.9 à 8.7 sur 6,5 jours. Avec une période si courte, il est assez facile à un observateur attentif de visualiser le maximum et le minimum.
Theta-1 Orionis est connue sous le nom de Trapèze. Les quatre étoiles brillantes
sont facilement visibles dans un instrument de 80 mm. Dès 150 mm, on pourra voir
les composantes E et F de Mag. 11. Les étoiles G et H demandent un grand télescope amateur.
Ce sont les intenses émissions dans l'ultraviolet émises par les jeunes étoiles
 massives du Trapèze qui excitent les atomes d'hydrogène et d'oxygène faisant briller le cœur de la nébuleuse.
Jerry Lodriguss with additions by the author.
Il faut noter que pour cette observation, les étoiles les plus faibles le sont davantage car leur lumière est en grande partie absorbée par le gaz environnant très présent dans cette partie du ciel. Sans cette nébuleuse, elles brilleraient bien plus. Et il est montré que tout ce gaz en cache beaucoup comme le montre les images prises dans l'infrarouge (ci-dessous).

Mosaïque en couleurs composites du centre de la Nébuleuse d'Orion obtenue à
partir de 81 images de la camera ISAAC infrared multi-mode du VLT de ESO
ESO/M.McCaughream et al. (AIP)
Visuellement les étoiles qui composent le très célèbre Amas du Trapèze d'Orion, dont la plupart cachées, sont en réalité plusieurs centaines et ce sont leurs émissions qui permettent de voir les nuages de gaz de la Grande Nébuleuse d'Orion. Seules certaines d'entres elles sont visibles dans nos télescopes et présentent un véritable défi en révélant leur présence.

Ce qui est remarquable, c'est que la plupart des étoiles au sein de la partie centrale de la nébuleuse sont en fait des étoiles variables et de type IN ( ''I'' pour Irrégulière et ''N'' pour association avec Nébuleuse). Beaucoup d'étoiles de cette nébuleuse sont âgées de 300 000 ans voire moins et continuent fortement à interagir avec leur environnement. Ces jeunes étoiles en rotation rapide génèrent de puissants champs magnétiques.
Les différences de vitesse d’accrétion peuvent déclencher des sursauts type Flare qui temporairement augmentent la brillance des étoiles.
La plupart des étoiles au sein le la Grande Nébuleuse d'Orion sont des étoiles
variables irrégulières.   Bob King, Source: Chris Marriot's SkyMap
Observation au travers un 400 mm sous un très bon ciel.   Bob King
Sous un excellent seeing avec un télescope de 400 mm grossissement 300x, on commence très bien distinguer les six étoiles principales du Trapèze. Avec davantage de concentration, il est possible de chercher les autres étoiles au travers les nuages très denses qui composent cette incroyable région stellaire. La plus facile est LQ Ori (voir dessin ci-dessus) suivie par V1399, MT, puis LV.
L'étoile nommée LV est difficile car noyée dans un spot brillant de la nébuleuse. V494, localisée juste à côté de V1399, est vraiment un challenge pour être vue. Toutes les autres étoiles mentionnées sur le schéma sont nettement plus visibles.

Une fois l'exploration en détail de la zone du Trapèze, concentrez vôtre attention sur la longue et profonde saignée sombre qui semble s’avancer vers le Trapèze en direction de la petite nébuleuse Messier 43. Dès un diamètre de 300 mm avec un bon ciel sombre, il est possible de voir que cette zone (sans matières sur de petits instruments) est en fait remplie de structures de poussières obscures -Appelée Fish's Mouth outre-atlantique-! Cette zone riche en gaz et en poussières donne une incroyable sensation de relief 3D vue dans des gros diamètres et à forts grossissements: certainement l'un des objets de ciel profond les plus spectaculaires...
Une observation étonnante vient  d'une étoile très faible située au centre de la ''Lagune Sombre'' juste à l'Est du Fish's Mouth. La lumière provenant de cette petite étoile donne vraiment l'impression d'être bloquée par les épais et obscurs nuages de poussières situés en avant-plan. Cette situation, d'étoile isolée dans une désolation ténébreuse, lui a donnée le surnom de Candle Star - Etoile Chandelle-. Emotion garantie !
Ici se situe le règne d'un magnifique chaos ! Les quatre étoiles du Trapèze brillent et dominent cette surprenante région.
NASA/ESA/Hubble Space Telescope
Bien sûr les plus gros diamètres d'instruments - 400 mm et plus- dominent dans l'exploration du cœur tourmenté de la nébuleuse M 42. Mais il ne faut pas oublier qu'un simple diamètre de 150 mm avec un grossissement de 150x en dévoilera bien plus que vous ne pensez surtout en étant concentré sur la vision dans l'oculaire.

Alors pour une fois, pour cette nébuleuse brillante si particulière et riche s'hésitez pas à grossir de façon exagérée. Vous ne le regretterez pas. Soyez Fous !
Comme la Grande Nébuleuse d'Orion, on ne vit qu'une seule fois !

Bonne découverte ...

mercredi 1 mars 2017

Week end de rêve !

Deux très belles sorties ASTRO pour un week end ! Que demander de mieux ...

Le samedi 25 février au soir : départ pour nôtre site d'observation '' de Rêve '' pour un petit groupe de la SAPCB. Rendez vous pris pour 18h 30 avec une clôture du matériel à 02h samedi matin. Avec un ciel mitigé en début de soirée mais une très nette amélioration va suivre et c'est sous un ciel magnifique vers 22h que nous aurons l'une des plus belles sortie depuis bien des années.
Et retour sur site dès le dimanche soir 26 pour la suite ou quelques précisions mais cette fois sous un ciel bien moins clément. En effet, des bandes de nuages d'altitude et une méteo brumeuse/humide ont mis un fin précoce à cette nouvelle sortie ( 23h).
Ce rendez vous était la bonne occasion de faire une révision d'une partie des futures cibles en vue du Marathon de Messier prévu pour cette fin de mois.

Il y avait une belle panoplie de divers instruments (lunettes, télescopes, jumelles, etc) sur les Hauteurs.
Bien sûr, ce sont les ''gros '' diamètres 350 et 400 mm Dobson qui aurons la vedette mais voir tel ou tel Objet du ciel dans de plus modestes instruments est toujours très intéressant. Vive la diversité !
La ''LOCOMOTIVE'' Bernard a été d'une très bonne efficacité (comme a son habitude). Il est certain que sans sa précieuse aide afin de débusquer certains objets, nous n'aurions pas profité d'une si belle nuit.
Quel plaisir de découvrir des galaxies avec leurs bras spiraux (ex : M 81, M 51, M 101) , la barre sombre sur NGC 4565 et les amas globulaires Messier entièrement résolus en étoiles.
Vivement le retour de nuits sans nuages afin de ressortir nos instruments d'observation. Avec en plus quelques images en poses à grand champ comme certains le réclament. Promis ce sera fait !
Tout c'est très passé pour ce pré-Marathon de première partie de nuit avec quasi toutes les cibles Messier vues (sauf M 77 trop basse) et en bémol sur l'amas de galaxies de la Vierge : où les galaxies sont bien difficiles à séparer les unes des autres ! C'est un vrai Labyrinthe là-haut ...
Une stratégie d'observation va donc devoir être déployée afin de ne pas confondre tel Messier avec tel Messier.

Calendrier CIEL NOIR Septembre 2018

Voici le graphique de Ciel Noir pour le mois de Septembre 2018 : Bonnes Observations...